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 Résister par l’art et la littérature

 

Abel AMOUROUX Jules BALLETON Hector BLANQUIE Charlotte BOURNET Lisa DEL CORTE Flavie DELAMARE Valentin DENIES Marius FINORE Thomas FOLIARD Zoé GILBERT Martin GRANGÉ Marie HAUQUIN Simian LAGENEBRE Noé LAHARIE GILBERT Martin GRANGÉ Marie HAUQUIN Simian LAGENEBRE Noé LAHARIE

 

 

Présentation générale
L’art et de la littérature sous le régime nazi, en Allemagne et en France La censure et le contrôle opérés par les nazis sur la production littéraire étaient très stricts et ceux qui ne respectaient pas les lois, ne pouvaient publier d’oeuvres, sinon clandestinement ce qui était évidemment interdit. Tous les livres jugés susceptibles de porter atteinte au régime nazi ou écrits par des Juifs étaient bannis des bibliothèques et brûlés dans les autodafés, ce qui a conduit de nombreux écrivains à quitter l’Allemagne dès 1933.


Les arts tels que la peinture ou la sculpture ont subi les mêmes contraintes sous le régime nazi, en particulier les artistes faisant de “l’art dégénéré”. C’est un terme créé par Goebbels pour désigner toutes les oeuvres artistiques qui ne correspondaient pas aux critères d’esthétique nazis. Le but était de favoriser l’art dit “héroïque”, art pur selon les nazis qui organisent dans plusieurs villes de grandes expositions “d’art dégénéré”. Les visiteurs sont invités à comparer les productions de malades mentaux et celles de grands artistes du XXème siècle tels que Picasso. Cette confrontation est destinée à mettre en évidence la ressemblance entre les deux types de productions et à se moquer des artistes.


En France, le 16 Juin 1940, un nouveau gouvernement est formé à Bordeaux par leMaréchal Pétain. C’est la naissance du Régime de Vichy, un régime autoritaire dont la deviseest « Travail – Famille - Patrie » et qui veut « régénérer » la France par la RévolutionNationale. Le régime de Vichy mène une politique de collaboration avec les nazis, collaborationqui est à la fois administrative, politique, économique, militaire et idéologique. Ce régimeprend fin le 6 Juin 1944, avec le débarquement des alliés en Normandie et, à la Libération, les collaborateurs ont été jugés et punis à la mesure de leurs crimes. Sous le régime de Vichy, desoeuvres voient le jour mais beaucoup restent clandestines à cause de la censure imposée parles nazis et à laquelle se soumet l’Etat français. Ainsi beaucoup d’oeuvres créées pendantl’occupation n’ont été révélées au public qu’à la Libération, à cause de la censure.

 

Les femmes et la Résistance


La Résistance se faisait grâce aux combattants de l’ombre qui prenaient le maquis pour libérer la France de l’occupation. Ils sabotaient les installations et infrastructures utilisées par les nazis, volaient les troupes allemandes, commettaient des attentats contre des membres de la Wehrmacht, cachaient des Juifs... Certains faisaient partie de réseaux, d’autres
s’organisaient comme ils le pouvaient.
La place des femmes dans la résistance a été reconnue tardivement. Elles cachaient, hébergeaient des résistants traqués par les nazis ou par le régime de Vichy, elles faisaient passer des informations utiles à la Résistance, approvisionnaient les maquis, etc. Il s’agit là des actes de résistance les plus fréquents qu’elles accomplissaient évidemment clandestinement. Faisant partie des réseaux de Résistance, elles assuraient les travaux de secrétariat, s’occupaient de la communication ou travaillaient dans les services sociaux le plus souvent. Elles perturbaient aussi les manifestations publiques et certaines rejoignaient les
unités de la France Libre en tant que médecins, infirmières ou aviatrices.
L’engagement de ces femmes a été très peu valorisé à la Libération, pourtant, l’histoire de cette période ne pourrait s’écrire sans elles, héroïques au même titre que les hommes.

 

Certains résistants menaient un combat moins démonstratif, utilisant l’expression artistique comme outil de combat et bien des femmes se sont illustrées dans cette forme de Résistance. Certaines ont résisté par la peinture comme Charlotte Salomon, d’autres en montrant des oeuvres d’art dit « dégénéré », comme le faisait Jeanne Bucher dans sa galerie parisienne ou encore en sauvant des oeuvres confisquées par les nazis comme Rose Valland qui a sauvé près de 45 000 oeuvres. D’autres encore écrivaient des chansons comme Anna Marly (“Le Chant des Partisans”) ou Germaine Tillion qui a crée l’opérette “ Le Verfügbar aux Enfers” ou composaient de la musique (Elsa Barraine). Certaines dessinaient comme Jeannette Lherminier, France Hamelin et Violette Rougier-Lecoq qui a réuni tous ses croquis dans un livre intitulé “Ravensbrück 36 dessins à la plume”. D’autres femmes ont résisté par la littérature comme Lucie Aubrac qui écrivait dans la presse clandestine. Des artistes comme Joséphine Baker ont pris une part active à la Résistance.


Sources
http://webetab.ac-bordeaux.fr/collegearthez/
fileadmin/0640005H/fichiers_publics/Docs_peda/Hist_des_arts/HDA_3e/Art_officiel_en
Allemagne_2.pdf
http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/pages_fantomes/fiches_thematiques/?aIndex=2
http://tpe1l2011.over-blog.com/article-i-la-censure-nazie-65822952.html
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article234

 

Résister par l'écriture

                      « Le Verfügbar aux enfers » de Germaine Tillion
                       « Si j’ai survécu je le dois à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin,                                 à la coalition de l’amitié, car j’avais perdu le désir viscéral de vivre ... »


Biographie

Germaine Tillion (née en 1907 et décédée en 2008) est une résistante et ethnologue française. Elle a réalisé de nombreuses missions en Afrique et, à son retour d’Algérie, après le discours de Pétain du 17 juin 1940, elle entre directement dans la Résistance. Elle a reçu de nombreuses décorations pour ses actes héroïques durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le 27 Mai 2015, elle est entrée au Panthéon et, à cette occasion, une plaque à la  mémoire de sa mère, Émilie Tillion (gazée à Ravensbrück), a été dévoilée et apposée sur la tombe.
 

Présentation de l’oeuvre


« Le Verfügbar aux enfers » est une opérette-revue écrite par Germaine Tillion lors de son incarcération au camp de concentration de Ravensbrück au cours de l'hiver 1944-1945. Le manuscrit original se trouve aujourd'hui au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Ce texte est resté inconnu pendant soixante ans. Il a été publié en 2005 par les éditions de La Martinière et sa valeur de précieux témoignage a été immédiatement reconnue.

Cette oeuvre est l'une des plus singulières parmi celles qui proviennent des camps deconcentration nazis. En effet, c'est un des seuls textes qui ait été écrit à l'intérieur d'un campde concentration. Son authenticité en fait un témoignage particulièrement précieux. Car, fortede son expérience d’ethnologue, Germaine Tillion utilise des techniques ethnographiques pourobserver la vie du camp et en comprendre le fonctionnement économique et idéologique.Germaine Tillion a rédigé l’oeuvre en quinze jours, cachée par ses compagnesrésistantes dans un carton. « Le Verfügbar aux enfers » est donc une véritable « comédiemusicale » écrite clandestinement. Cette opérette inachevée, en trois actes, est un texte de résistante qui ne pouvait naturellement pas être joué à Ravensbrück.

L’oeuvre relate la vie des femmes dans le camp de concentration. Un improbable « naturaliste » présente de façon fantaisiste et grinçante les caractéristiques du Verfügbar, catégorie particulière du camp de Ravensbrück. Les Verfügbar sont les détenus qui ne sont affectés à aucune tâche particulière et qui sont donc corvéables à merci. Sont également mis en scène les « Julots » (surnom donné aux femmes qui jouaient le rôle masculin dans les couples de lesbiennes) et les « cartes roses » (prisonnières en général âgées ou infirmes qui avaient reçu de l'administration du camp une carte rose les dispensant du travail forcé).

 

 

Germaine Tillion met donc sur le devant de la scène Lulu, Nénette, Marmotte et Titine, ses camarades de détention. Utilisant le souvenir des rengaines populaires, du bon vin qui réchauffe, des joyeuses tablées d'antan, elles luttent comme un seul homme contre leur condition inhumaine avec la plus redoutable des armes : la joie de vivre.

Germaine Tillion montre le choc traumatique de l'arrivée dans cet « autre monde » que constitue l'univers concentrationnaire. L'humour, la dérision et le détournement lui permettent de raconter l'enfer dans lequel ces femmes se trouvent

 

Une œuvre de résistance

 

L’œuvre est d’un genre inattendu pour décrire la condition des détenues dans les camps nazis. Sa tonalité humoristique contribue à créer une communauté qui est en soi un facteur de survie. En partie collective, l'écriture de l'opérette a permis la création d'une solidarité à l’intérieur du camp et sa représentation aurait étendu le réseau de complicité et développé une conscience de résistance dans l'auditoire. Malgré la gravité de la situation, Germaine Tillion voulait résister par le rire, contribuant ainsi à la survie de ses compagnes et déjouant les tentatives nazies. Rire des tortionnaires relevait de la mise à distance des horreurs subies et constituait sans nul doute le moyen de s’en préserver.

 

La résistance par la circulation de l'information

 

Le « Verfügbar aux enfers » donne de nombreuses informations sur le camp. Après de nombreuses exterminations dans les camps, la résistance s'est poursuivie sous la forme du refus du travail (les Verfügbar) ou du sabotage. L'une des originalités de l'opérette est de faire ressortir le caractère très inégalitaire de la société concentrationnaire. Les Françaises y sont particulièrement sensibles, puisque elles ont refusé de participer à l'encadrement du camp. « Le Verfügbar aux enfers » apporte autant à l'histoire qu'à la mémoire des camps. Il montre que, du fond de l'enfer, des détenues étaient prêtes à « rire de tout », ou de presque tout, car Germaine Tillion n'évoque ni la présence des enfants ni la mise à mort des nouveau-nés. L’opérette montre qu’une "comédie peut transmettre la vérité d'une réalité effroyable … ".

Une œuvre intemporelle

 

Cette opérette est intemporelle car elle raconte une période terrible de l’Histoire. Elle rend hommage à toutes les personnes qui sont mortes dans les camps de concentration, aux résistants qui se sont battus jusqu’à la mort pour la liberté.

 

Conclusion

 

Nous pensons que « Le Verfügbar aux enfers » de Germaine Tillion, par son originalité, est une œuvre singulière parmi celles qui proviennent des camps de concentration nazis. Germaine Tillion raconte l’enfer des camps de concentration en utilisant humour noir et autodérision contrairement à la plupart des œuvres relatant la vie dans les camps comme « C’est en hiver que les jours rallongent » de Joseph Bialot ou encore « La nuit » d’Elie Wiesel.  Germaine Tillion utilise le rire pour dénoncer et l’autodérision comme défense. Elle fait preuve d’un grand courage car c’est une des rares personnes ayant réalisé un livre à l’intérieur d’un camp. Outre sa pertinence et sa valeur historique, ce texte est porteur des valeurs de la Résistance : l’'intégrité, l'entraide et la solidarité, valeurs auxquelles nous avons été particulièrement sensibles.

 

 

sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Germaine_Tillion http://www.les-francos.org/site2013/documents/dossier-accompagnement/dossieraccompagnement-verfugbar.pdf http://www.les-francos.org/site2013/documents/dossier-accompagnement/dossieraccompagnement-verfugbar.pdf

 

 

 

Lucie Aubrac et la presse clandestine

 

                                         

 

Biographie de Lucie Aubrac

 

Lucie Aubrac est née le 29 juin 1912 à Paris. Elle fait des études à la Sorbonne, réussit l’agrégation en 1938, puis enseigne à Strasbourg, où elle rencontre Raymond Samuel qu’elle épouse en décembre 1939. 

Le couple s’installe à Lyon, fin août 1940, après l’évasion de Raymond  (préparée par Lucie), qui était prisonnier dans la Sarre. C’est à Lyon que Lucie rencontre Emmanuel d’Astier de la Vigerie, journaliste, Jean Cavaillès, philosophe et Georges Zérapha, journaliste. Ils décident alors d’informer la population sur l’occupation allemande et de la mettre en garde contre le Maréchal Pétain, au moyen de tracts et de la Dernière Colonne, journal créé à l’automne 1940. En 1941, ils créent un nouveau journal dont le premier numéro sort en juillet. Ils lui donnent comme titre Libération car pour eux, cela signifiait « à la fois, chasser les Allemands et retrouver la liberté républicaine, la démocratie ». Le journal Libération sert alors de journal d’information pour le mouvement de résistance Libération-Sud (un des mouvements les plus importants dans la zone libre). Son but est de faire connaître et reconnaître le mouvement mais aussi de recruter. La première édition du journal se fait au nombre de 5 000 exemplaires, suivront ensuite 53 numéros, dont certains ont été tirés à près de 300 000 exemplaires. C’est à partir de la rencontre avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie  que le couple entre dans la Résistance et prend le pseudonyme de « Aubrac ». Raymond devient alors le responsable du mouvement Libération-Sud.  

 

Le journal "Libération" de sa création à aujourd’hui

 

Libération est l’un des journaux les plus importants à l’époque. Comme le disait Lucie Aubrac, c’était également une arme :

« Et puis, quand on refuse quelque chose, on ne peut pas le garder pour soi. Il faut donc informer ! Je pense que, si la première arme de ce qu'on appellera la Résistance c'est le refus, sa deuxième arme c'est l'information ! ».

Le journal, Libération, était l’un des plus importants de la zone « libre». Il a été créé en 1941, grâce à l’immense envie de ses fondateurs de vouloir informer la population par un moyen plus conséquent que des tracts : «On s’est dit un tract ce n’est pas suffisant ». On ne sait pas exactement où se réunissaient les membres de l’équipe qui composaient le journal mais c’est sans doute dans l’un des endroits de réunions du mouvement Libération-Sud, comme l’appartement des Aubrac, à Lyon.

On ne sait également pas où était imprimé le journal, car c’était un journal clandestin, donc le lieu était tenu secret. Libération-Sud est un mouvement qui fait circuler ses valeurs par son journal. Il milite pour le rassemblement de tous les mouvements, ce qui aboutit au programme du Conseil National de la Résistance en 1943. Parallèlement, le mouvement coordonne des opérations militaires de sabotage, participe aux opérations de renseignement militaire et organise les maquis. On peut dire que ce journal est une œuvre de résistance car il était comme une arme pour le mouvement Libération-Sud : ce journal servait à informer la population et les résistants des actions menées par le mouvement, il servait aussi à recruter. Ce journal rendait compte des actes odieux commis par les Allemands envers les populations occupées, il permettait d’ouvrir les yeux à beaucoup de personnes et de leur montrer que même s’ils habitaient en zone dite « libre », les Allemands arrêtaient tout de même certaines personnes pour les déporter. Il a été l'outil précieux d'une prise de conscience collective. Il invitait également à réfléchir sur le fait que la République avait totalement disparu pour laisser place au régime autoritaire de Vichy, que les hommes politiques de la Troisième République étaient emprisonnés et que finalement la France était surveillée et enfermée … à l’intérieur de ses propres frontières. Son nom « Libération » est également une œuvre de Résistance, il incite à résister d’une manière ou d’une autre, pour ne pas se laisser faire face aux occupants, pour être libre. Ce journal a eu beaucoup de succès au moment de sa création. Le nombre d’exemplaires imprimés a fortement augmenté et a presque doublé à certaines périodes (atteignant près de 300 000 exemplaires), ce qui prouve un besoin « vital » de la population de se renseigner sur la situation de son pays et de sa région. Sa popularité atteignit son comble à la libération de la France en août 1944.

Aujourd’hui nous connaissons encore ce journal : le quotidien Libération, fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre, a repris le titre du journal clandestin, s’inscrivant dans sa filiation

 

Notre avis sur l’œuvre

 

Nous pensons que ce journal a aidé les mouvements de Résistance. Il a joué un rôle important dans la diffusion des idées de la Résistance. Malgré la censure, la mobilisation de la population a permis la transmission du journal clandestinement. C’est un des piliers de la Résistance. Si la Gestapo ou la milice tombait sur le journal, grand nombre de résistants risquaient d’être fusillés ou envoyés dans des camps de concentration. Le journal est un moyen efficace, tout comme les tracts, pour partager des informations et de rassembler des personnes pour résister.

 

La presse clandestine : une forme d’art

 

Lucie Aubrac a fait partie des grandes résistantes et son journal est un emblème de la Résistance. La presse clandestine peut être associée à l’art car les mots, l’écriture sont déjà une certaine forme d’art : la littérature. Les journaux sont en quelque sorte des œuvres d’art puisqu’ils rassemblent des articles, écrits par des journalistes, qui sont des « œuvres » uniques qui peuvent entrer dans l’histoire. Ces articles peuvent émouvoir, faire rire, choquer, comme des peintures, des sculptures ou toute autre forme d’art. La presse clandestine peut surtout être considérée comme une forme d’art, pendant la Seconde Guerre Mondiale, puisque le danger était là, présent. Malgré l’interdiction de diffusion, des personnes ont eu le courage de faire des journaux, des tracts, cet art c’est l’art de dénoncer, l’art de vouloir faire éclater la vérité, tout simplement l’art de résister. L’art de résister par des mots ! Et par conséquent, l'art de s'engager.

 

 Les femmes dans la résistance

Les femmes résistaient elles aussi pendant la Deuxième Guerre Mondiale, certes elles ne résistaient pas de la même manière que les hommes (sabotages, attentats) mais elles mettaient leur vie en danger, au même titre qu’eux et étaient tout autant impliquées. Les actes de résistance des femmes ont été importants et ont eu un impact considérable sur nos vies. Lucie Aubrac s’est engagée toute sa vie dans la Résistance, a dirigé un journal clandestin qui a eu une grande influence à l’époque sur les gens et qui a permis de rassembler des personnes pour résister. On parle encore de ce journal aujourd’hui comme ayant été un des piliers de la Résistance.


Sources http://colleges.ac-rouen.fr/isneauville/spip.php?article29 http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/ressources_historiqu/temoignages/temoignages_1/au brac_lucie/http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/ressources_historiqu/temoignages/temoig nages_1/aubrac_lucie/ http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/lucie-aubrac_portrait26.htm http://www.crrl.fr/module-Contenus-viewpub-tid-2-pid-73.html http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/pdf/pedago/CNRD/Dossier%20CNRD%202012

 

Résister par la peinture

 

Charlotte Salomon

 

 

Charlotte Salomon, née à Berlin le 16 avril 1917 et morte à Auschwitz le 10 octobre 1943, est une artiste plasticienne et peintre allemande d'origine juive.

En septembre 1933, en raison de l'antisémitisme, Charlotte Salomon doit quitter le lycée un an avant de passer le baccalauréat et intègre l'Académie des Beaux-Arts de Berlin où elle commence à étudier l'art. Là encore, elle souffre de l'antisémitisme et doit interrompre ses études après s'être vue refuser le premier prix d'un concours d'art en raison de ses origines juives. En 1939, elle quitte l’Allemagne avec ses grands-parents pour se réfugier chez Ottilie Moore, une riche Américaine, installée à Nice, sur la Côte d’Azur. Charlotte Salomon arrive dans un pays dont elle ne connaît pas la langue. Son grand-père la rejette et il la traumatise profondément en lui révélant que depuis trois générations, les femmes de sa famille se sont suicidées. Elle apprend ainsi que sa mère n’est pas morte de la grippe mais qu’elle s’est tuée en se jetant dans le vide. Elle apprend aussi qu’elle tient son prénom de sa tante morte noyée. Le 5 mars 1940, sa grand-mère se jette par la fenêtre sous ses yeux.

 

A Nice, en 1942,  les dénonciations se multiplient et c'est à la suite de l'une d'elles que Charlotte et son mari sont arrêtés. Faute d'avoir pu justifier, lors de leur mariage, de leur nonjudaïcité, leur cas est rapidement signalé à la Gestapo.

Charlotte Salomon, que tous les événements relatifs aux persécutions, aux arrestations, à la guerre et à sa propre histoire ont plongée dans une crise profonde, commence à peindre, à partir de la fin de l’année 1940, pour lutter contre le désespoir, sur les conseils d’un médecin qui la suivait, le Docteur Moridis. En 18 mois, elle réalise environ 1325 gouaches et aquarelles à partir des trois couleurs primaires : rouge, jaune et bleu. De ces peintures qui racontent sa vie, elle ne choisit d'en terminer vraiment qu'un peu plus de huit cents. On peut y voir sa famille, mais aussi les événements historiques qu’elle vit. Ses peintures sont accompagnées de textes, parfois de musique. On peut dire que c’est un roman graphique car cela ressemble un peu à une bande dessinée. Le tout est réuni dans un recueil qu’elle intitule « Leben oder Theater ?», ce qui signifie « Vie ou théâtre ? ».

 

Peu avant son arrestation, en lui disant « Gardez-les bien, c’est toute ma vie », elle confie ses gouaches au Docteur Moridis afin qu'il les remette plus tard à Ottilie Moore. Des années plus tard, ses parents, qui lui ont miraculeusement survécu en se cachant aux PaysBas, ont récupéré les dessins rangés dans des boîtes sans se douter de ce que c’était. Quand ils ont découvert l’œuvre, ils ont compris que cela avait une grande force de témoignage et ils l’ont confiée au musée d’Histoire Juive d Amsterdam, le seul musée consacré à ce thème aux Pays Bas.

C’est parce qu’elles racontent sa vie, avec les persécutions,  les drames que la famille a connus à cause de l’antisémitisme, que ces images ont eu leur place dans ce musée. Il ne faut pas oublier que Charlotte a dû quitter le lycée un an avant le bac à cause de l’antisémitisme grandissant, qu’on lui a refusé le premier prix d’un concours d’art à cause de ses origines juives, que son père, médecin, n’a plus eu le droit d’exercer à cause des mesures prises contre les Juifs.

Le fait que Charlotte ait été, sur dénonciation, envoyée à Auschwitz, enceinte, et qu’elle y ait été assassinée dès le lendemain (elle n’avait que 23 ans) augmente encore la dimension dramatique de son existence. On peut voir combien les événements historiques ont contribué à rendre la vie de Charlotte compliquée et triste. Les mots qu’elle a choisis sont comme des poignards. On peut voir à travers son œuvre que les atrocités commises à son époque l’ont profondément perturbée. 

 Aujourd’hui, même si on peut regretter qu’elle n’ait pas pu vivre et continuer à s’exprimer, on sait que Charlotte Salomon avait une grande force : elle peignait pour exister malgré tout ce que sa famille a subi, et ce, de manière très originale. 

Ses dessins font le tour des musées afin que tout le monde puisse découvrir son style et son histoire. 

 Dans cette peinture, comme à son habitude, elle n’utilise que les trois couleurs primaires, le blanc du papier et un crayon noir pour cerner les contours. L’inscription ici, au milieu du dessin, fait référence à l’arrivée d’Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933. On peut y voir une quantité impressionnante de gens serrés, portant tous le même uniforme et défilant en portant fièrement et bien haut le drapeau nazi. Le rouge du drapeau se détache sur le gris bleuté du fond. Il flotte bien haut, au-dessus de tout, comme s’il était intouchable. Il domine l’espace. La croix gammée est bien visible. Les gens marchent ensemble, sont nombreux, bien rangés. Ils font penser à une armée, des soldats qui défilent. On voit que le parti d’Hitler a réuni beaucoup de monde, ce qui fait que le président Hindenburg a nommé Hitler à la tête du gouvernement (chancelier). Leur visage est grossièrement représenté, comme s’ils n’avaient pasd’âme. Cette gouache illustre le succès d’Hitler et de son parti. Leben ? Oder Theater ? C’est une véritable marée humaine, une vague nazie qui avance. Charlotte, elle, observe. La scène est représentée en plongée, ce qui produit une impression d’écrasement. Peut-être que c’est le sentiment qu’elle éprouvait à ce moment. Elle se savait traquée, et même si elle ne savait pas qu’elle allait mourir à Auschwitz, on sent bien à travers toutes ses peintures son désespoir. On la classe parmi les peintres expressionnistes, car elle exprime ses émotions à travers ses œuvres.

 

Sources http://www.jcbourdais.net/journal/13jan07.php https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cj76Lja/r6rdgG7 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Salomon http://www.centrefleg.com/exposition-des-oeuvres-de-charlotte-salomon/ http://www.jhm.nl/

 

 

 

 

 

Résister par le dessin

 

 

Le dessin comme forme de résistance dans les camps

 

     

 

 

Violette Rougier-Lecoq 

 

Violette Rougier-Lecoq est une résistante française, née le 14 Août 1912 à Paris. Elle s’engage dans la croix rouge et accompagne l’armée française. Fin 1940, elle rejoint Paris et intègre le réseau de renseignements “Gloria”. Ce réseau est infiltré et elle est arrêtée par la Gestapo en août  1942.

Internée durant un mois à la Prison de la Santé, onze mois à Fresnes puis trois semaines au Fort de Romainville, elle est dirigée en octobre 1943 sur le camp de Ravensbrück dans un convoi de 42 Françaises qualifiées de N.N. (Nacht und Nebel). Durant sa déportation, elle parvient à réaliser des dessins et croquis qui servent de preuves contre les dirigeants de Ravensbrück après la guerre.

En septembre 1944, grâce à sa connaissance de l’allemand, elle est affectée comme infirmière au block 10, où se trouvent notamment des détenues atteintes de tuberculose. Elle y fait la connaissance du docteur Louise Le Porz. Dérobant de quoi dessiner elle témoigne de la réalité quotidienne de ce camp de concentration. Elle décède le 28 Septembre 2003 à Paris.

 

Ses dessins représentent la réalité des camps. En 1948, elle réunit tous ses croquis dans un album: "Ravensbrück, 36 dessins à la plume". La violente sincérité de son trait donne à ces croquis une force définitive. Au procès des camps de concentration de Hambourg, du 5 décembre 1946 au 3 février 1947, ses dessins sont considérés comme des documents de premier ordre, témoignages accablants de l'horreur des camps. Son nom est souvent associé à ceux de Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Odette Samson et de bien d'autres personnes ayant résisté durant la Seconde Guerre Mondiale par le dessin, l’art, la presse, la musique…  

Si ses croquis et dessins ont été reconnus c’est parce qu’elle a su dénoncer toutes les violences, ayant elle-même vécu l’horreur. Elle a su résister par l’art et a apporté des images fortes montrant les horreurs subies par les victimes des camps. Dans ses dessins, elle représente les déportés, femmes, enfants, hommes... Elle montre l’état physique des personnes, leur  fatigue, leurs maladies et leurs conditions de vie ainsi que l’exploitation dont elles ont été victimes. Elle dessine aussi les auteurs de cette violence en action de façon à dénoncer leur cruauté. 

 

Les dessins de Violette Rougier-Lecoq sont une œuvre de Résistance car ses croquis sont d’une violente sincérité. Son œuvre engagée constitue un témoignage accablant sur l’horreur des camps et en fait une dénonciation.

 

Conclusion

 

Nous trouvons que c’est un bel hommage de reconnaître ces dessins, témoignages des horreurs vécues dans les camps. 

Violette Rougier-Lecoq est une femme forte et admirable qui a su résister sans violence, qui a su résister avec talent et elle exprime sa force à travers le dessin. Elle est pour nous un symbole de fraternité. Nous la pensons courageuse et forte pour avoir réussi à reprendre le cours d’une vie normale après les atrocités qu’elle a vues et subies.

 

Sources
http://www.noublions-jamais.net/camps/ravensbruck/ravensb.htm
http://www.babelio.com/auteur/Violette-Rougier-Lecoq/353504
http://www.cndp.fr/crdp-creteil/index.php/component/ressources/?task=view&id=188


Jeanne L'Herminier


Jeanne L'Herminier est née à Nouméa le 15 Octobre 1907 et elle est morte le 7 Mars 2007 à Vanves à 99 ans.Elle s'engage dans la Résistance après le départ de son frère Jean L'Herminier qui a quitté Toulon à bord du sous-marin Casablanca. Le 19 septembre 1943, elle est arrêtée avec sa belle-mère à Paris par la Gestapo, car les deux femmes cachaient un Américain et elles appartenaient au réseau « Buckmaster ». Elle est déportée en février 1944 à Ravensbrück qui est un camp de
concentration destiné aux femmes.
Situé au nord de l’Allemagne, le camp reçoit, entre 1939 et 1945, plus de 120 000 détenues venant de l’Europe entière. Parmi elles, on retrouve des résistantes, mais aussi des juives, des tziganes, des témoins de Jéhovah ou encore des prostituées.
 

Pendant ses premiers jours d'internement, Jeanne L'Herminier trouve un petit crayon par terre, elle commence à croquer les silhouettes de ses camarades détenues. Elle dessinait parce que l'occasion se présentait et principalement pour échapper à l'horreur des camps.
C'était un moyen de maintenir le moral de ses camarades et de les embellir, pour les montrer
telles qu'elles auraient dû être. Elle esquisse alors au fil des jours les silhouettes de ses compagnes qui sont quasiment
l'unique objet de ses croquis. Jeanne l'Herminier est officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945 et
décorée de la médaille de la Résistance. Soixante et onze de ses dessins ont fait pour la première fois l'objet d’une exposition en février 2011 à Strasbourg.


Dessins de Jeanne Lherminier


Peu avant la libération du camp, ses compagnes se partagent les dessins dans le but d’éviter leur confiscation au cours des perquisitions. Elles ramènent ces précieux témoignages à Paris, où ils finissent par se retrouver entre les mains de leur propriétaire. En 1987, Jeanne L’Herminier visite le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon et choisit de
faire don de 148 pièces.


France Hamelin (1918-2007).


France Hamelin, née Habeber, tombe amoureuse d'un des résistants qu'elle rencontra dans une auberge de jeunesse durant l'été 1942, Lucien Hamelin. Pendant quelques mois, France se contente de donner un coup de main, jusqu’au jour où elle se décide à franchir le pas. Introduite et guidée par Lucien, France distribue des tracts, héberge des amis traqués par
la milice ou la Gestapo et des Juifs pourchassés.
France et Lucien, résistants FTP (Francs-tireurs et Partisans) sont arrêtés en août 1943 à Paris. Lucien est déporté à Buchenwald (camp de concentration nazi créé en juillet 1937 sur la colline d'Ettersberg près de Weimar, en Allemagne) tandis que France est internée, enceinte, à la Petite Roquette, dans le XI° arrondissement de Paris, puis aux Tourelles.
Durant son internement, elle résiste par l'art mais dans ce monde clos des prisons et des camps, résister par l’art et la littérature prend une importance encore plus essentielle. Expressions de la liberté de l’être humain, l’art et la littérature continuent à vivre. Les femmes détenues à la prison de La Petite Roquette, sont sous la surveillance de religieuses qui
imposent un régime de vie très strict. France Hamelin parvient cependant à réaliser le dessin présenté  ci-dessousclandestinement sur du papier de récupération. Elle accouche d'un fils, Michel, le 15 avril 1944 à l'hôpital Tenon. Grâce à un abcès, son séjour est prolongé et elle peut organiser son évasion, évasion qui aurait été impossible sans l'aide de ses camarades. Elle parvient à s'évader avec son fils âgé d'un mois. En avril 1945, de retour à Paris, France retrouve Lucien, rescapé de l’enfer de Buchenwald. Après la guerre, mère de cinq enfants, elle enseigne, renoue avec la peinture et, infatigable, se mobilise contre la guerre du Vietnam et celle d’Algérie. Elle retrouve aussi ses amies de la Résistance et ses compagnes de prison, mais c’est surtout à la mort de Lucien, en 1964, qu’elle reprend son oeuvre de témoignage. Dans le monde clos des prisons et des camps, résister par l’art et la littérature prend une importance encore plus essentielle. Expressions de la liberté de l’être humain, l’art et la littérature continuent à vivre.


La résistance dans les camps nazis ne selimite pas à une révolte armée. Bien souvent,elle possède une dimension artistique,intellectuelle et culturelle. En effet, l’art a faitpartie intégrante de la Résistance.Le dessin est l’une des formes de résistanceartistique la plus utilisée dans les camps nazis.Les dessins sont produits dans le but detémoigner des horreurs subies et de la viequotidienne dans un camp. Ils représentent enoutre une forme d’évasion intellectuelle quipermettait de tenir le coup et de survivre danscet enfer.Ces dessins sont, en général, réalisés etconservés dans des circonstances extrêmes car lamajorité des déportés n’avait pas accès auxcrayons et encore moins au papier.

 

Conclusion

 

L’art a donc été une forme de résistance omniprésente dans les camps. Il permettait àses auteurs de résister de façon pacifiste et de survivre grâce à une forme d’évasionintellectuelle, culturelle et artistique. On peut aussi noter la volonté de témoignage des artistesayant utilisé ce type de résistance.

 

Résister par la musique

Anna Marly

Anna MarlyAnna Marly est une compositrice-interprète française d’origine russe née le 30 octobre1917 à Petrograd et morte le 15 février 2006 à 88 ans, à Palmer en Alaska. Elle est connuepour avoir écrit et composé à la guitare la version originale du “Chant des Partisans” en russe.Née pendant la Révolution russe, Anna Yurievna Betoulinsky de son vrai nom, quitte sonpays pour vivre en France en 1920. Elle commence la guitare à l’âge de 13 ans puis prend lenom d’Anna Marly pour sa carrière de cabaret en tant que chanteuse.Anna Marly quitte la France pour Londres en 1940 où elle devient cantinière au quartiergénéral des Forces Françaises Libres dirigé par Carlton Garden. C’est donc à Londres qu’ellecompose “Le chant des Partisans” en russe. En outre elle a composé 300 chansons dont la“Complainte des Partisans” et une chanson à trois temps pour Edith Piaf.Après la guerre, Anna Marly quitte la France pour l’Amérique du Sud et voyage à traversl’Afrique avant de s’installer aux États-Unis. Elle est décorée de l’Ordre National du Mérite en1965. En reconnaissance de l’importance du « Chant des partisans », Anna Marly est nomméechevalier de la légion d’honneur par le présidant François Mitterrand en 1985 à l’occasion duquatrième anniversaire de la victoire. Le 17 Juin 2000, Anna Marly a chanté au Panthéon “LeChant des Partisans” avec le coeur de l’armée française pour le soixantième anniversaire del’appel du 18 Juin 1940 du Général de Gaulle

 

« Le Chant des Partisans »

Le morceau, composé par Anna Marly en 1941 à Londres est inspiré par un chantrévolutionnaire russe. “Le Chant des Partisans” devient rapidement l’hymne de la Résistancefrançaise. Les paroles originales sont écrites en russe, mais en 1943, Joseph Kessel et MauriceDruon réécrivent la chanson, en prenant des libertés, et en font celle que nous connaissons.En 1943, la mélodie du “Chant des Partisans” est utilisée comme indicatif de l’émissionHonneur et Patrie diffusée sur les antennes de la BBC du 17 mai 1943 au 2 mai 1944. Lachanson est enregistrée le 14 mai et elle est sifflée par Claude Dauphin, André Gillois etMaurice Druon. La mélodie était sifflée pour qu’elle reste audible malgré le brouillage de la BBC par les Allemands.

 

Analyse du « Chant des Partisans »
La mélodie est simple à retenir, efficace, et l’accompagnement musical fait clairement penser à un chant de bataille conçu pour entraîner les troupes. Les paroles d’origines écrites par Anna Marly sont un appel à la révolution. La traduction libre de Joseph Kessel et Maurice Druon est un appel à la résistance : les paroles sont donc similaires, ce sont des paroles invitant au renversement politique dans leur pays.
Les paroles en elles-mêmes, dans la traduction française, sont dures et parlent principalement de bataille, de la vie des résistants et de leurs combats mais aussi des conditions de vie et des risques encourus par les résistants. Ce chant est toujours utilisé lors de certaines cérémonies de commémoration, il a été repris par le groupe toulousain Zebda en 2003. Les paroles sont reliées à leurs conditions de vie car elles dénoncent les adversaires occupant le pays et entraînent les résistants à prendre les armes pour enfin se défendre et protéger notre beau pays en détresse. Les paroles insistent sur les risques que prenaient les
résistants en disant que « si tu tombes, un ami te remplacera et continuera ta tâche » : cela veut donc dire que les résistants sont en perpétuel danger.

      Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
      Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
      Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
      Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
     Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
     Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
     Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
     Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…


« La Complainte des Partisans »


Cette chanson est composée en 1943 par Anna Marly et écrite par Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Le morceau évoque les sentiments et la vie difficile des maquisards. Le morceau est d’abord diffusé sur la BBC pour la France occupée. La chanson originale est interprétée par Anna Marly.
La mélodie est simple et répétitive mais aussi mélancolique. Le texte est court mais percutant afin que l’on comprenne de façon poétique la vie des partisans. Les paroles sont elles aussi un appel à la résistance, elles incitent à ne pas baisser les armes et à effacer toute trace de passage à la résistance.
Extrait de “La Complainte des Partisans”
     Les Allemands étaient chez moi
     On m'a dit "Résigne-toi"
     Mais je n'ai pas pu
     Et j'ai repris mon arme
     Personne ne m'a demandé
    D'où je viens et où je vais
   Vous qui le savez
  Effacez mon passage


Elle a été chantée par Germaine Sablon pour la première fois le 30 mai 1943. D’autres chansons comme “Ceux du Maquis », écrite par Maurice Van Moppes et composée par F. Chagrin rendent hommage aux résistants qui quittent leur ancienne vie au
service de la patrie. « Ceux du maquis » évoque surtout les personnes qui ont pris le maquis, en particulier les jeunes refusant d’aller en Allemagne dans le cadre du S.T.O.


Conclusion


Grâce à ces différentes chansons, des personnes ont compris le combat des résistants, ce qui les a motivés à entrer dans le maquis. Ces morceaux ont aussi permis de rendre un hommage éternel aux Partisans et à leurs actes, dont certains ont une portée actuelle. Toutes ces chansons étaient écrites et composées à Londres. Anna Marly a résisté en chantant « Le
chant des partisans » : “Ce chant a pour but de motiver la résistance et en ce sens la glorifie”.


Sources
http://www.clg-leracinay-rambouillet.acversailles.
fr/spip/IMG/pdf/Le_Chant_des_partisans.pdf

 


Elsa Barraine


Elsa Barraine est une compositrice française née à Paris le 13 février 1910 et décédée à Strasbourg 20 mars 1999. Son père, Alfred Barraine, était violoncelliste soliste à l'orchestre de l'Opéra et membre de la Société des Concerts du Conservatoire. En 1919, elle est admise au Conservatoire National Supérieur de Paris. De 1925 à 1929 elle obtient plusieurs grands prix comme le Premier Prix d'Harmonie en 1925. De 1936 à 1939 elle est chef de chant à l'Orchestre National de la Radiodiffusion Française. En réaction aux accords de Munich, elle adhère au Parti Communisme.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Elsa Barraine a participé à la création et à l'animation du Front National des Musiciens (FMN) qui avait pour objectifs de résister à l’occupant allemand et au régime de Vichy et d'empêcher la collaboration des musiciens.
Le FMN publie, à partir d’avril 1942, sa propre revue clandestine, Musiciens d'aujourd'hui qui est ensuite incorporée, à partir de mars 1944, aux Les Lettres françaises. A partir de septembre 1943, une seconde revue, Le Musicien Patriote, est publiée par le groupe. Elsa Barraine, Georges Auric, Roger Désormière et d'autres ont tenté par ce moyen de contrer la propagande allemande
ou vichyste, notamment sur Radio-Paris, en dénonçant les collaborateurs, en faisant connaître les dernières actions des FTP et en encourageant les musiciens à entrer en résistance. Le FMN incite les musiciens à jouer devant les Allemands des fragments d’airs patriotiques insérés dans d’autres oeuvres. Poulenc insère ainsi un passage de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine dans la partition des Animaux modèles, Auric met quelques notes de la Marseillaise à la fin de La Rose
et le Réséda.


Une autre forme de résistance a consisté à donner des concerts comportant des oeuvres interdites, dans le cadre des Concerts de la Pléiade organisés par Gaston Gallimard à partir de 1943. Certaines oeuvres ont été de véritables appels à la résistance : Elsa Barraine met en musique, en mai 1944, le poème Avis de Paul Eluard. Ce poème, dédié à la mémoire d'un résistant fusillé par les Allemands, évoque les millions de camarades prêts à se lever pour le venger. L'oeuvre n’a pu être jouée qu'à la fin de la guerre.

                                 Avis, Paul Eluard, 1944
                                 La nuit qui précéda sa mort
                                 Fut la plus courte de sa vie
                                 L’idée qu’il existait encore
                                 Lui brûlait le sang aux poignets
                                 Le poids de son corps l’écoeurait
                                 Sa force le faisait gémir
                                C’est tout au fond de cette horreur
                                Qu’il a commencé à sourire
                                Il n’avait pas UN camarade
                                Mais des millions et des millions
                                Pour le venger il le savait
                                Et le jour se leva pour lui


Elsa Barraine est arrêtée au cours du deuxième semestre 1942. Elle est relâchée sur intervention d’un fonctionnaire de la Préfecture de Police de Paris. En 1944, recherchée par les Allemands et prévenue par sa concierge, elle entre dans la clandestinité et se procure des faux papiers au nom de Catherine Bonnard.
Le fait que des femmes résistent par l’art montre un acte de solidarité, que les femmes ont une place dans la Résistance et qu’elles se sont engagées pour la liberté de la France, ce qui force l’admiration.


Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_national_des_musiciens
http://claude.torres1.perso.sfr.fr/GhettosCamps/Clandestinite/FrontNationalDeLaMusique/Barrain
eElsa/BarraineElsa.html


Résister par l’action

Joséphine Baker


De New York à Paris, Joséphine Baker, d’origine métissée afro-américaine et amérindienne, a forgé sa carrière de danseuse, chanteuse et meneuse de revue. Sa réputation dépassant les frontières lui a permis de servir la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale et de défendre les droits civiques des Noirs.
Biographie
Joséphine Baker de son nom de jeune fille Freda Joséphine McDonald est née le 3 juin 1906 dans le Missouri aux Etats-Unis. En 1920, elle est engagée dans un groupe de rue qui se produit à Saint Louis. C’est ainsi qu’elle paraît pour la première fois sur scène. Elle prend la nationalité française en 1937 puis décide de tenter sa chance en tant que danseuse à New-York. La chance lui sourit, puisqu’elle rencontre une mondaine qui lui propose de partir en France avec elle. Dès les premières représentations, le public parisien est enthousiaste. Joséphine Baker, avec son pagne de bananes et ses danses aux rythmes inconnus en France, devient vite une icône.

Reconnaissante envers son pays d’adoption, Joséphine Baker participe activement à la Résistance en Europe et en Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale en se servant parfois de sa carrière d’artiste. Elle épouse en 1947 Jo Bouillon, mais le couple finit par divorcer en 1961. Ils ont douze enfants, tous adoptés. Par ailleurs, Joséphine Baker est un défenseur des droits civiques et elle participe aux différentes marches et mouvements qui défendent cette cause, notamment aux côtés de Martin Luther King en 1963. Joséphine Baker est décédée le 12 avril 1975, à Paris.


Ses actions de Résistance


Dès le début de la guerre, Joséphine Baker se montre une ardente patriote. Elle décide d'entrer en résistance contre les nazis et refuse de chanter à Paris tant que les Allemands s'y trouvent. Elle s'acquitte durant la guerre de missions importantes et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages. Chaque soir, elle assure la gestion à ses frais d'un centre d'accueil de réfugiés à la Gare du Nord. Elle effectue, dès 1939, plusieurs tournées le long de la frontière nord-est pour motiver les troupes.
Ainsi, durant la "drôle de guerre", entre septembre 1939 et mai 1940, Joséphine glane toutes les informations qu'elle peut sur l'emplacement des troupes allemandes auprès des officiels qu'elle rencontre dans des soirées. Titulaire d'un brevet de pilote, elle rejoint les Infirmières Pilotes Secouristes de l'Air (IPSA) et accueille des réfugiés de la Croix Rouge. En juin 1941, elle tombe gravement malade. Son hospitalisation qui dure 19 mois ne met pas un terme à son activité de renseignement, au contraire puisque sa chambre devient un centre d'échanges d'informations secrètes. Elle s'emploie également à convaincre tous les officiels américains qu'elle rencontre de soutenir le général de Gaulle et la France Libre.
Lors du débarquement des Américains en Afrique du Nord, le 11 novembre 1942, à peine rétablie, elle part soutenir le moral des troupes et organise des spectacles en remettant à l'armée française l'intégralité de ses cachets. Elle se met à la disposition du Haut Commandement des troupes pour donner des spectacles partout où on lui demande d'aller, finançant elle-même ses tournées. Elle n'a bientôt plus un sou mais ne se plaint jamais, convaincue de se battre pour une cause juste.
Lors de son passage à Alger en 1943, le général de Gaulle, reconnaissant, lui offre une petite Croix de Lorraine en or qu'elle vend par la suite aux enchères au profit exclusif de la Résistance. Elle est, le 23 mai 1944, officiellement engagée pour la durée de la guerre à Alger, dans l'armée de l'air, et devient sous-lieutenant. Elle débarque à Marseille en octobre 1944.


Conclusion


Joséphine Baker a donc apporté une aide précieuse à la Résistance, au péril de sa vie et de ses finances. Elle a en outre réussi à ramener l’art dans un monde où il n’existait plus et où on en avait pourtant tant besoin. Son courage et sa générosité ont donc été récompensés : par le décret du 9 décembre 1957, elle est faite chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la Croix de guerre avec palme. Les médailles lui sont remises solennellement le 19 août 1961 dans le parc de son château des Milandes, par le général Martial Valin. Ce qu’elle a fait pour la liberté de la France restera gravé dans l’Histoire. Son entrée au Panthéon proposée par l’écrivain Régis Debray en 2013 aurait le mérite d'éclairer un pan méconnu de son histoire et de rappeler au public qu'elle n'a pas été seulement une danseuse de music-hall. Son passé de résistante, sur lequel elle a toujours été discrète, ainsi que son combat contre le racisme méritent de rester dans nos mémoires. Nous admirons Joséphine Baker car elle a su résister en étant une femme et aider les autres résistants, même en étant hospitalisée. Elle a défendu les causes qu’elle trouvait justes tout en poursuivant sa carrière, au péril de sa vie et même en n’ayant plus un sou ! Nous sommes admiratives du courage et de la persévérance de cette femme qui s’est battue pour la France même si ce n’était pas son pays d’origine.


Sources
http://www.americancenterfrance.org/front/index.php?lvlid=21&dsgtypid=10&artid=75&pos=4

http://histoire-vesinet.org/jbaker-resistante.htm
Jeanne Bucher
Biographie

 

Marie-Jeanne Bucher est née le 16 février 1872 et elle est morte le 1er novembre 1946,à l'âge de 74 ans. Elle est arrivée en 1920 à Paris, où elle a ouvert sa première galerie-librairiedans une annexe de la boutique de Pierre Chareau, architecte moderne, qui tenait une salled’exposition rue du Cherche-Midi. Ses premières expositions sont dédiées au cubisme et auxsculptures de Jacques Lipichtz. La galerie est dédiée, dès son origine, à l’avant-garde enexposant les grands créateurs de l’art moderne : Arp, Braque, Campigli, De Chirico, Ernst,Giacometti, Gris, Kandinsky, Klee, Lapicque, Laurens, Léger, Lipchitz, Masson, Miro, Mondrian,Picabia, Picasso, Tanguy et Torres-Garcia. Des difficultés économiques l’ont contrainte à fermersa galerie mais elle en ouvre une autre, en 1936, au numéro 9 du boulevard de Montparnasse. Malgré la censure qui touche de nombreux artistes parce qu’ils sont juifs, dits« dégénérés » ou parce qu’ils s’opposent ouvertement à l’occupation allemande, la galeristeJeanne Bucher continue d’exposer des oeuvres interdites, notamment celles de Pablo Picasso,de Vasily Kandinsky, de Jean Dubuffet, de Joseph Steib, de Nicolas de Staël, de Jean Lurçat etde bien d’autres encore. Si les nazis trouvaient des oeuvres de ces artistes, ils les stockaient oules détruisaient, le plus souvent en les brûlant (autodafés).Après sa mort, sa galerie a été reprise par Jean-François Jaeger qui la dirige encoreavec sa fille Véronique Jaeger. Un nouvel espace a été inauguré en 2008.Jeanne Bucher par Man Ray en 1937 Galerie Jeanne Bucher actuelle

 

Des artistes exposés

 

Joseph Steib

Joseph Steib est né en 1898 et est mort en 1966, il étaitfonctionnaire au service des eaux de la mairie de Mulhouse etvivait dans le faubourg populaire de Brunstatt entre 1942 et1945. Il espérait le retour de la République, lui qui vivait alorsdans une région annexée à l’Allemagne (Alsace-Lorraine).C’est dans sa cuisine qu’il a créé une série de 57 tableauxs'intitulant « Le salon des rêves ». Les oeuvres de JosephSteib relatent un désir, une nécessité : la mort d’Hitler ou sadestitution, et la disparition de son régime, du NSDAP et del’idéologie nazie. L’image d’Hitler apparaît sur chacun de sestableaux comme l’incarnation du Mal. Mais à cette époque, selivrer à ce genre de peinture était énormément risqué. Ses tableaux étaient cachés derrière les murs de sonappartement. Ils n’ont été exposés qu'une seule fois aupublic, en 1945. Malgré ses peintures violentes et résistantes,il est aujourd’hui encore peu connu.Steib représente, sur ce tableau, Hitler comme unconglomérat de bêtes pour l’animaliser. On remarque sur lebas du visage, des lignes étranges, en effet, si on retourne letableau, on distingue un porc. Ainsi l’artiste qualifie les paroles d’Hitler. Cette technique estdirectement inspirée d’Arcimboldo.La croix gammée est faite de deux serpents, dans la même optique que la représentationprécédente qui se moque également. Le tableau est recouvert de slogans nazis. Malgrél'impression de naïveté qui se dégage du tableau, le peintre connaît le point faible d’Hitler : le peint avec une palette et des pinceaux. Cela signifie que Steib sait qu'Hitler a échoué auconcours d'entrée à l'École des Beaux-Arts en 1907. Les historiens datent son antisémitisme etsa folie politique de ce moment.

 

Jean Dubuffet

Jean Dubuffet est né au Havre en 1901 dans une famille aisée. A l’âge de 17ans, il part étudier à Paris, à l’académie Julian, spécialisée dans la peinture et la sculpture. Il quitte la France pour l’Amérique du Sud en 1924, il s’y marie et aune fille. En 1929, il décide de repartir vers Paris et devient alors négociant envin, comme l’a été son père auparavant. Cependant la peinture lui manque. En1933, il divorce puis se remarie et reprend l’art en 1942. Son succès est rapide et il se fait une grande renommée au États-Unis. Il a également peint quelques oeuvres de résistance, dont certaines ont été exposées à la Galerie d’art Jeanne Bucher.

Deux gouaches de la “série du métro”, Jean Dubuffet.« La série du Métro », de Jean Dubuffet a été réalisée en 1943. Elle compte 12 gouaches dont les dimensions sont 86 X 61 centimètres. Pourtant éloigné de l’enfance bourgeoise du peintre, le métro fascine Dubuffet. En effet, le lieu est très vivant, très coloré,ce qui en fait son intérêt. En outre, il aime y passer son temps et observer, admirer…

Les peintures de Dubuffet inspirent, en 1949, Jean Pauhlan pour ses lithographies comme : “La métronomie ou les dessous de la capitale”. La série du Métro est aujourd’hui conservée aucentre Pompidou, à Paris.

“L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a fait pour lui ; il se sauve aussitôt qu’onprononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments c’est quand il oublie comment il s’appelle”. Jean Dubuffet

 

 

 

Paul Klee


Paul Klee est un peintre suisse né le 18 décembre 1879 et est mort le 29 juin 1940. C’est un artiste majeur de la première
moitié du XXème siècle car instigateur de l’art abstrait. Il a étudié dans la même classe que Kandinsky et a côtoyé l’artiste plus tard. Lorsque le Bauhaus est transféré à Dessau en 1926, Paul Klee s’y installe et le premier tableau qu’il peint est “Autour du poisson”. En 1931 il enseigne à l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf de laquelle il est congédié en 1933 quand Hitler devient chancelier. Klee garde des illusions sur l’avenir du nazisme, que Klaus Mann (1906-1949, un écrivain allemand) évoque
dans ses mémoires “Ce spectre ne survivra pas longtemps. Quelques semaines, quelques mois peut-être, après quoi les Allemands reviendront à la raison et se débarrasseront de ce régime honteux.”
Suite à son renvoi de l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, il s’exile à Berne. Du 23 septembre au 18 octobre 1933, une exposition organisée à la mairie de Dresde porte le titre « d’art dégénéré ». Elle présente 207 oeuvres parmi lesquelles
17 tableaux de Paul Klee. L'exposition montrée jusqu'en 1937 fait de Klee le précurseur de « l'art dégénéré ».


César Domela
César Domela est né le 15 janvier 1900 à Amsterdam. C’était un peintre et sculpteur qui faisait partie du mouvement de l’art abstrait. Son père était le fondateur du mouvement anarcho-socialiste hollandais. En 1914, il effectue son premier voyage à Paris chez un ami de son père qui lui présente alors Henri Laurens, peintre, sculpteur et dessinateur cubiste français... En 1916, il pense devenir ethnologue et commence une collection d’art primitif. Il ne commence à dessiner qu’à partir de 1918 après avoir obtenu son diplôme et utilise dans ses créations du métal et des bois précieux. En 1933, à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, César Domela brûle les livres de sa bibliothèque d’auteurs anarchistes, livres desquels il a souvent réalisé la couverture ou la maquette. Il perd sa mère puis revient des Pays-Bas avec un passeport néerlandais qui lui a permis de quitter l’Allemagne. Il meurt le 30 décembre 1992, à Paris.


Rose Valland
L’acte de résistance de Rose Valland se rapproche de celui de Jeanne Bucher : résistante de la Seconde Guerre Mondiale et historienne d’art, Rose Valland a sauvé et a participé à la récupération de nombreuses oeuvres d’art pendant et après la guerre.
Rose Valland est née le 1er novembre 1898, elle est morte en 1980. En 1932 elle devient attachée de conservation bénévole au musée des Écoles Etrangères, au Musée du Jeu de Paume des Tuileries. Elle participe à l’organisation de toutes les grandes expositions et en rédige les catalogues. Le 1er septembre 1939, elle évacue les collections. En effet le conservateur général étant absent, le sous directeur des musées nationaux, Jacques Jaujard, lui confie le soin d’y veiller. Le 30 octobre 1940, ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg : Équipe d’intervention du gouvernement du Reich, Rosenberg en est le directeur), organisation culturelle du parti nazi ayant pour mission de confisquer les collections juives, francmaçonniques
et opposées au Reich, arrive au Musée du Jeu de Paume et décharge des camions entiers remplis d’oeuvres exposées au Louvre ou confisquées aux collectionneurs juifs pendant l’été. Parmi les peintures, se trouvaient des Braque, des Chagall, des Picasso, des Klee, des Renoir et des oeuvres de Marie Laurencin. A leur sujet, elle note: « Les oeuvres d’art moderne indépendant qui sont encore au musée du Jeu de Paume paraissent constituer une catégorie à part parce qu’elles ne sont pas conformes à l’esthétique du IIIème Reich”. Éveillant trop de soupçons, Rose Valland est expulsée du musée en août 1942. Elle réussit à le réintégrer quelques jours plus tard après le changement des gardes allemands qui contrôlent l’entrée au musée. Hermann Goering, commandant de la Luftwaffe, a choisi 875 peintures et objets d’art pour son usage personnel, la première fois en novembre 40. Rose Valland note les références de toutes les oeuvres présentes au musée et elle communique des informations sur les oeuvres volées au Réseau de la Résistance des Chemins de Fer puis aux armées américaine et française. Elle indique le lieu de stockage dans les entrepôts allemands afin qu’ils soient épargnés par les bombardements. Le 24 novembre 1944, elle est nommée au Secrétariat de la Commission de Récupération Artistique, créée par le Ministère de l'Education Nationale. Le 28 avril 1945, l’armée américaine se rend au château de Neuschwanstein, en Bavière et y découvre une grande partie du butin de l’ERR. Elle retrouve également une partie de la collection de Goering à Berchtesgaden. Ce sont les informations fournies par Rose Valland qui ont permis de récupérer ces oeuvres d’art. En 1946, elle reçoit la Légion d’Honneur et la médaille de la Résistance.



Des oeuvres de résistance
L’action même de peindre alors que leurs oeuvres sont interdites et censurées est un acte de résistance, mais certains artistes entretiennent des rapports plus importants avec la Résistance, Klee et Domela résistent par leur abstraction, Dubuffet résiste par son excentricité, Steib par la dénonciation des crimes nazis...

 

La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l'ennemi.”
Pablo Picasso, à propos de Guernica.


Jeanne Bucher ainsi que Rose Valland (et les artistes exposés bien sûr) sont deux personnages d’un courage hors du commun. Nous sommes très touchés par leurs actions sans lesquelles, peut-être, notre pays ne serait pas le même aujourd’hui. En effet, une partie des oeuvres qu’exposait Jeanne Bucher dans sa galerie d’art étaient des oeuvres de résistance, et notons également que Rose Valland a récupéré près de 45.000 oeuvres, qu’elle a ainsi sauvées. Toutes deux participent ainsi par l’art à la Résistance. On ressent en elles une vraie volonté de libérer la France de l’occupation nazie. Et nous sommes fiers de vous les avoir présentée


Sources
Joseph Steib, France Info
Le conquérant ou Hitler ridiculisé, Le PointJoseph Steib, France Info
Musée historique environnement urbain: le couple du métro
Dico-citation
Paul Klee
Philosophie: autour du poisson de Paul Klee
Galerie Thessa Herold
Encyclopédie Larousse en ligne
Association Rose Valland
Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon
Le conquérant ou Hitler ridiculisé, Le Point
Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah
L'art en guerre, 1938-1947
L'art en guerre, France Info
L'Alsace, son action
Être artiste sous l'occupation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

     

 

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